9 octobre 2008
Indifférents à la politique, les jeunes? À entendre Bronson Borst et Alexandre Brodeur, on peut en douter. Les deux étudiants font partie de la délégation de l'Université de Sherbrooke qui s'est rendue à la Simulation du parlement européen Canada-Québec-Europe (SPECQUE) du 24 au 30 août. Une expérience qui leur a donné une nouvelle vision de la démocratie et de leur rôle de citoyen.
Respectivement étudiants en droit et en génie mécanique, Bronson et Alexandre étaient accompagnés de Moussa Mohsenzadeh, étudiant en droit, et de Kevin Martel-Rozan, étudiant en administration. Ensemble, ils se sont rendus à Québec pour prendre part à cette simulation à laquelle participent plusieurs universités du Canada et d'Europe.
«On reproduit le parlement européen, explique Bronson Borst. Chaque université représente un pays et chaque personne est associée à un parti politique.» Six partis, allant de l'extrême gauche à l'extrême droite, étaient représentés. Le but de la simulation : adopter quatre actes communautaires, un terme qu'on pourrait ici traduire par des projets de loi.
Pour Alexandre Brodeur, chef de la délégation, l'aspect le plus intéressant du parlement européen est le principe de non-partisanerie. «Nous faisions chacun partie d'une formation politique qui avait sa propre idéologie, mais il n'y avait pas de ligne de parti obligatoire, explique-t-il. Tout ce processus est vraiment fascinant parce qu'il permet de développer l'esprit critique.»
Alexandre Brodeur admet qu'il peut être étonnant de voir un étudiant en génie mécanique participer à un événement du genre, mais affirme que la SPECQUE est ouverte à tous ceux qui ont une volonté d'apprendre. «Je suis en génie mécanique parce que j'aime résoudre des problèmes et servir la société, explique-t-il. C'est un peu la même chose en politique. Je me dis que si je ne m'occupe pas de la politique, c'est la politique qui va s'occuper de moi!»
Les deux étudiants affirment avoir été impressionnés par le fonctionnement du système politique européen. «En Europe, les formations politiques cherchent des compromis, affirme Alexandre Brodeur. La diversité de point de vue est davantage vue comme une capacité à faire une synergie efficace plutôt que d'avoir une opposition qui entre en collision frontale.»
Mais cette expérience leur a surtout permis de mieux comprendre la complexité du système politique et l'importance du rôle des politiciens. «On comprend mieux ce qui se passe en coulisse, ce qui est abstrait et qui nous semble parfois moins important, raconte Alexandre Brodeur. Ce sont des enrichissements importants. Ça aide à combattre le sentiment d'aliénation.»
Les deux jeunes hommes sont passionnés par la politique. Que pensent-ils alors des affirmations selon lesquelles la plupart des jeunes y restent indifférents? «Les gens sont désabusés des politiciens, dit Alexandre Brodeur. Que les jeunes puissent être blasés, même moi, je le comprends. Par contre, je rejette l'affirmation selon laquelle les jeunes ne sont pas intéressés par la politique. Je pense que nous sommes soucieux d'avoir une économie qui soit prospère et un bon équilibre entre le travail et la famille. Plusieurs se tournent d'ailleurs vers les implications communautaires.»
Bronson Borst rappelle quant à lui que les jeunes doivent se prendre en main s'ils veulent se faire entendre. «Si certains intérêts passent en premier dans la société, c'est parce que certaines personnes votent davantage que d'autres, dit-il. Les jeunes ne votent pas. C'est pour ça que certaines choses ne bougent pas.» Selon lui, il y a un lien entre les actions que prendront les politiciens et les gens qui iront voter pour eux. «Il faut donc prendre conscience du rôle qu'on peut jouer. Il est beaucoup plus important qu'on pourrait le croire», conclut-il.
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